La Maladroite, Alexandre Seurat

LA MALADROITE

Auteur : Alexandre Seurat

Editions : du Rouergue

Pages : 112 

Prix : 13.80

Résumé :

Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d'une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n'a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l'ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes... Témoins impuissants de la descente aux enfers d'une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l'enfant n'avait jamais bénéficié de protection.

Par où commencer pour évoquer ce que j’ai ressenti en lisant ce livre…

Déjà commencer par vous dire que ce livre est un véritable livre « coup de poing », le genre de livre dont on ne ressort pas indemne… Alexandre Seurat nous livre ici un récit particulièrement poignant et intense sur la maltraitance des enfants et l’impuissance des adultes et des autorités à l’empêcher. En 112 pages seulement, j’ai ressenti beaucoup plus d’émotions que parfois dans un livre qui en fait le triple, c’est pour vous dire. On est face à un texte sans aucuns effets de styles, aucunes figures de styles, et ça donne une profondeur au roman qui nous bouleverse à tous les coups.

C’est donc l’histoire de cette petite fille porté disparu, et tour à tour, l’auteur nous met face aux témoignages des différentes personnes qui l’ont côtoyé. Mr Seurat amène doucement mais surement une certaine remise en question du système dans lequel nous évoluons chaque jour, sans pour autant être véritablement moralisateur. Et on ne peut s’empêcher de se poser la question : « Et moi à leur place, qu’est-ce que j’aurais fait ? Est-ce que j’aurais pu faire plus ? Est-ce que j’aurais pu faire mieux ?». Quand on referme ce livre, on est à la fois en colère, révolté : comment ce genre de chose peut encore arriver, à la vue de tous, sans qu’on puisse véritablement l’empêcher ? Sans que les autorités se bougent réellement ?  Mais on en ressort également profondément bouleversé face à l’impuissance de chacun, et au constat absolument terrible que des choses comme celle-ci continueront d’arriver. Finalement, il nous rappelle que dans des situations pareilles, il est de notre devoir de parler et de ne jamais se taire.

Un premier roman profondément bouleversant qui vous marque, indéniablement.

5/5